Retrospective de la photographe et activiste italienne au château de Tours du 5/12/2024 au 25/05/2025.
Dans les yeux d’une femme reporter.
L’exposition de Letizia Battaglia est très dense. Ses photos sont sans détour et vous sautent aux yeux. Il y a de l’amour, du sexe, de la violence dans ses photos en noir en blanc. Première femme reporter dans les années 70, elle relate l’actualité de Palerme, capitale de la Sicile gangrenée par la Mafia. Elle raconte la pauvreté, le quotidien des petites gens qu’on ne photographie jamais. Elle a lutté pour s’imposer comme photo journaliste dans un milieu machiste. « En tant que femme je devais me faire entendre et travailler deux fois plus ».

La bambina con il pallone. Palermo 1980.


« Je me considère comme une militante de la vie. Pas journaliste,
pas photographe, pas artiste. Non, je ne veux pas d’étiquette. Je fais
des choses pour aider mon peuple à avancer : je fais des photos,
je publie des livres, je chante une chanson… J’ai peut-être une fatigue
dans mon corps, mais j’ai la volonté de faire la vie belle, de participer
à la création d’une vie meilleure. J’aime beaucoup la vie, et c’est
pour ça que je combats contre la mort et les choses qui amènent
la mort. »
Letizia Battaglia, « Letizia Battaglia », entretien accordé à Katell Chantreau, L’Œil électrique, no 15.